« Comme tenue des livres, tu es un excellent comptable ; comme femme, il paraît que tu es très bien et point bête, ce qui est quelque chose. Enfin, comme caractère laborieux, tu passes mes espérances.
« Comme tenue des livres, tu es un excellent comptable ; comme femme, il paraît que tu es très bien et point bête, ce qui est quelque chose. Enfin, comme caractère laborieux, tu passes mes espérances. Et, si j’ai triplé ma fortune, je puis bien dire que c’est grâce à toi. » Mais Elisabeth ne veut plus ressembler à ce portrait. Alors que leur fille dort dans sa chambre, elle revendique, sans élever la voix, le droit de claquer la porte du foyer et de s’en aller vivre à la campagne.
La puissance de la dénonciation de « La Révolte », vient de ce que la femme ne quitte pas son mari pour un autre homme. Il n’est pas question de liberté amoureuse, de romanesque ou d’adultère : il s’agit d’une rupture par conviction.
Une question de vie ou de mort. Elisabeth part. Sa vie n’est pas en accord avec ce à quoi elle aspire profondément. La totalité de son être s’oppose violemment à la société bourgeoise, à son absence d’honnêteté dans les affaires, à sa recherche exclusive du profit.
Une femme de devoir.
Ça se passe à Paris, à l’époque « moderne », chez Félix et Elisabeth.
Minuit.
Le travail s’est prolongé tard. Il fait sombre, il fait froid.
Elisabeth est une femme de devoir.
Épouse fidèle, soumise et économe, mère exemplaire.
Elle a l’intelligence des affaires, elle fait bien plus que seconder son banquier de mari.
Et voilà qu’elle déclare à Félix, qu’elle quitte le foyer, la vie rangée, sa famille.
Elle part.
Elle a tout planifié, renvoyé les domestiques, commandé une voiture, les bagages sont prêts…
Mais…pourra-t-elle aller au bout de sa grande aspiration ?
De Villiers de L’Isle Adam, mise en scène par Gilles Bouillon, dramaturgie Bernard Pico avec Nine De Montal, Mathias Maréchal.
Cie Gilles Bouillon.